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Jean Antoine GILI,

le directeur artistique de

notre Festival de Cinéma

Italien de Voiron

Notre présidente Danielle Rochez l'avait rencontré au Festival de cinéma italien d'Annecy en 1988. Il avait écrit un livre sur Luigi COMENCINI, et notre association Amitié Voiron Bassano s'apprêtait justement à organiser une semaine dédiée à ce grand réalisateur... et depuis l'histoire ne s'est plus jamais arrêtée. À nos côtés depuis bientôt trois décennies, Jean Gili nous conseille, nous soutient dans les moments difficiles, nous fait profiter de sa connaissance infinie du monde du cinéma italien, de ses relations avec les producteurs, les réalisateurs, les acteurs, tout ce monde qui connait Jean Gili dont la réputation n'est plus à faire. Nous sommes très fiers de vous présenter ce grand homme qui nous accompagne en toute simplicité et avec son immense talent et sa connaissance essentielle pour réussir à vous faire découvrir et partager notre amour du cinéma italien. 

Son parcours

Né à Nice, en novembre 1938, il passe une agrégation d'histoire et est docteur ès lettres et sciences humaines (Science Po, Paris).
Il débute dans l'enseignement à Nice, comme Maître-assistant d'Histoire à la faculté des Lettres et Sciences humaines.

Dans les années 60, parallèlement à ses fonctions, il devient animateur de ciné-clubs et écrit ses premiers articles dans la revue Cinéma.
En 1972, il fonde Ecran avec une partie de l'équipe rédactionnelle de Cinéma (Claude BEYLIE, Guy BRAUCOURT, Guy HENNEBELLE, Rui NOGUEIRE et Max TESSIER). Après un séjour à l'Ecole française de Rome (75-77), il devient un expert reconnu du Cinéma transalpin.
Sa familiarité et ses connaissances sur le cinéma italien lui permettent d'écrire de nombreux ouvrages spécialisés.

En 1979, il est attaché de recherche au CNRS (jusqu'en 1982). La même année, l'équipe d'Ecran préfère fusionner avec La Revue du Cinéma/Image et son. Historien minutieux et connaisseur du cinéma Italien, Jean A. GILI ne s'est pas limité à cette cinématographie. Il suffit de découvrir son activité de critique pour constater son érudition (textes dans les volumes d'Etudes cinématographiques consacrés à Orson Welles, Luis Bunuel, le Western, Manuel de Oliveira...).

En 1983, il quitte la rédaction de La Revue du Cinéma/Image et son pour rejoindre celle de Positif.
L'année suivante, il fonde avec Jean-Pierre JEANCOLAS, l'Association française de recherches sur l'histoire du cinéma (AFRHC). Cette association édite la revue 1895 et se consacre à l'histoire du cinéma.

C'est aussi en 1983, qu'il fonde, avec Pierre Todeschini, les Rencontres du cinéma italien d'Annecy. Il se lance aussi dans des documentaires TV : Les artisans de l'imaginaire (1984), Les Comédies du néo-réalisme (1990) et Mauro Bolognini au-dela du style (1992).

En 1993, Jean Antoine GILI devient "Directeur du département d'Etudes cinématographiques et audiovisuelles" à Paris I.
Il sera également directeur d'ouvrages collectifs en tant que "Chargé de mission" au Centre Pompidou pour les rétrospectives consacrées au cinéma italien (Le Cinéma italien de "la prise de Rome" à "Rome ville ouverte" (avec Aldo Bernerdini - 1986), Cesare Zavattini (1990), Naples et le Cinéma (avec Adriano Apra - 1994) et Paris-Rome, 50 ans de cinéma franco-italien (1995)).

Depuis le début des années 2000, il se partage entre ses activités d'historien, de critique et les festivals consacrés au Cinéma italien (Quinzaine du Cinéma italien de Voiron, Festival du film de Beauvais, Rencontres Ornanaise du Cinéma d'Alençon, Rencontre du Cinéma italien de Bastia, Terra di Cinéma de Tremblay-en-France...) et il est Délégué général du festival du cinéma italien d'Annecy.

http://www.revues-de-cinema.net/Critiques/FRA_GILI%20Jean%20A_Biographie.php

Présentation de Jean A. Gili par son ami ETTORE SCOLA lui-même

Est-ce un essayiste ? Un critique ? Un écrivain ? Un animateur culturel ? Ou est-ce un professeur ? Un chercheur spécialiste du cinéma ? Jean Gili est certainement tout cela, comme le démontrent ses multiples activités professionnelles. Mais il est aussi quelque chose de plus : Jean Gili est un susciteur. Il suscite la curiosité chez ceux qui l'écoutent ou chez ceux qui le lisent. Il suscite l'intelligence des choses, et pas seulement celles qui concernent le cinéma.

Au cours de presque quarante ans d'amitié, j'ai eu de nombreuses occasions de l'observer pendant qu'il commentait un film ou qu'il présentait un cinéaste. Je ne suis pas particulièrement avide d'interviews ou d’exhibitions publiques (je considère même que ce sont les obligations les plus pesantes de mon métier, avec les risques de répétitivité qu'elles comportent), mais avec lui c'est différent : quand il pose les questions, il fait naître simultanément les réponses, tant et si bien qu'il pourrait même -accoucheur "délicat" de la pensée- tout faire seul.

Parmi les spécialistes étrangers du cinéma italien, Jean Gili est sûrement l'un des plus pointus, les mieux informés et les moins ennuyeux. Dans son histoire du Cinéma Italien -de l'époque du muet au cinéma du régime fasciste, du néoréalisme à la comédie à l'italienne, des années de crise aux signes récents de renouveau-, il étudie ces parcours comme des épisodes fondamentaux de la culture italienne étroitement liés aux expériences de l'histoire du pays. Et c'est justement dans cette caractéristique -plus évidente dans la cinématographie italienne que dans d'autres- qu'il cerne les raisons de la naissance, de l'affirmation, de la décadence et de la renaissance - je l'espère -  du cinéma italien. Avec lui, on suit la construction de l'industrie cinématographique à Turin et à Rome au cours des années dix, on découvre les films historiques et les premières "divas". Après la crise -déjà !- des années vingt, on suit la mise en oeuvre d'une politique de contrôle des esprits pendant les années du fascisme, politique à laquelle s'opposent souterrainement de jeunes artistes et intellectuels qui, à partir de 1945, donneront un immense rayonnement international au cinéma italien avec le mouvement néoréaliste. Grâce à une magnifique floraison de talents qui opèrent dans tous les domaines et tous les genres, le cinéma italien connaît au cours des années soixante et soixante-dix un épanouissement qui en répand l'image dans le monde et qui en assure encore aujourd’hui la mémoire patrimoniale. Quant à la suite, peut-être moins heureuse pendant deux décennies, elle s'affiche aujourd'hui avec des couleurs renouvelées.

Jean Gili explique que le cinéma est le lieu où les rêves et les désirs produits par l'imagination de l'homme sont en opposition avec le principe de réalité. De la narration critique du présent naît l'espoir du changement. L'auteur nous invite à approfondir le conflit entre l'histoire et l'imagination. La fantaisie permet à l'homme de sortir de lui-même et d'habiter d'autre possibles : l'individu n'est plus au centre du monde mais il prend acte de la pluralité. À l'amour-propre se joint l'amour pour les autres. Imaginer signifie se mettre de côté, ne pas rester seul  s'écouter, à se gratifier, à se satisfaire d'un environnement qui console et offre des compensations. Imaginer multiplie les points de vue, imaginer s'oppose à la tendance naturelle à exercer un contrôle total seulement sur le récit de sa propre vie. En somme, l'imagination est une question d'attention, d'envie de s'interroger pour comprendre davantage et mieux choisir. Lire [ses livres] et se fier au regard critique de Jean Gili, c'est une manière de connaître le cinéma italien, c'est aussi la possibilité d'en savoir davantage sur le cinéma en général et peut-être de recevoir quelques informations en plus sur nous-mêmes et sur le sens de nos comportements - ce qui ne gâte rien.

Préface du livre de Jean Gili "Le cinéma italien" par Ettore SCOLA

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